L'histoire du spectacle
Un homme de la rue, un Sans Domicile Fixe pénètre
dans un théâtre pour y prendre la parole.
Il faut dire qu'on lui a refusé l'aumône devant
le théâtre, alors il s'est invité.
Celui que l'on évite d'habitude, ou dont on se moque,
se retrouve sous la lumière des projecteurs dans un
décor qui n'est pas le sien et face à un public
imposant. Va-t-il se dégonfler ?
Que non !
Ce serait mal connaître le bonhomme. Il nous interpelle
alors avec une aventure personnelle, vieille de 10 ans. Sa
propre histoire à la suite de laquelle il a tout perdu.
Tout : économies, logement, emploi, femme et honneur.
Car l'homme était un naïf, un gentil, un farceur
qui se voyait déjà arrivé dans le monde.
Mais dans ce monde là, on ne vit pas, on ne joue pas,
on triche. Pas de place pour les perdants fussent-ils magnifiques.
Alors l'errance est devenu son destin. Le vagabondage, un
mode de vie. L'homme a eu tout le temps de méditer
son aventure. De s'observer et de nous observer. Il en a tiré
quelques leçons qu'il donne dans le simple dénuement
d'un corps, d'une âme et d'une souris !
" Cette histoire parle
avant tout de la nature de certains humains : les faibles.
De ceux que l'on pourrait qualifier de perdants.
Qui seraient démunis dès la naissance ou auraient
perdu l'instinct de combativité.
En l'occurrence dans ce spectacle le personnage réalise
bien après l'épisode qui marquera sa vie combien
son état de " faible " le rend inapte à
la vie en société.
Il ne peut plus vivre parmi nous car il a perdu le sens commun
: il ne sait plus comment combattre.
Car vivre est un combat. Mais que faire dès lors que
l'instinct de combativité a disparu ?
Toute tentative de réinsertion apparaît vaine
et inutile. "
Bruno Marchand
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