JANVIER 2004 : C'est l'histoire d'un
père.
D'un père qui aurait eu et aurait encore des enfants
mais il ne les verrait plus autant qu'avant qu'avant la séparation,
le divorce alors ils lui manqueraient terriblement
au point de visiter les chambres la nuit vides de leur présence
ayant crû les entendre combattre un cauchemar effrayant
au point de recueillir les pyjamas souillés et froissés
les sentir et les ranger méticuleusement sans les laver
dans l'armoire entrouverte
au point de pleurer au détour d'un jouet abandonné
d'une photo oubliée, d'une pantoufle que l'on croyait
perdue et qui ressurgi au coin d'un meuble comme pour faire
mal, comme pour assassiner
au point de s'inventer toutes les maladies du monde pour s'excuser
encore de vivre,
au point de se dire que la vie n'a plus de sens finalement
sans son petit garçon,
mais un papa ça ne pleure pas, ça ne se peut
pas, c'est impossible, un papa c'est un héros, non
?
c'est le petit garçon qui le pense et qui le dit for,t
un papa c'est un clown qui tire une valise pleine d'espoir
et donc il faut rire, il faut continuer à faire rire
et dans ce domaine papa est un champion
c'est un drôle, un comique, un magicien.
OCTOBRE 2004 : Pourquoi jouer mon petit garçon
?
Parce que c'est ma vie que je joue.
Jouer sa propre vie est un processus vital pour un artiste.
On meurt ou on vit. On se met en danger, on est exactement
à l'endroit où le beau existe.
Evidemment, il y a un grand risque à tant se dépouiller,
et tomber dans les travers pitoyables du malheureux pantin
exhibitionniste.
L'autofiction théâtrale en guise de thérapie,
est sans doute la meilleure façon de faire un mauvais
spectacle.
Sauf que là, j'aimerais m'avancer comme on se jette
par la fenêtre. Entièrement...
Les mots pour éviter le gouffre.
Il faut que j'en finisse avec le passé, non pas que
je l'oublie que je m'en sépare, oh non !
C'est tout le contraire. Il faut que je le fasse resurgir,
que je l'expose, que je l'incorpore.
Dans le sens de l'accueillir dans mon corps, le faire mien
: qu'il soit dans le moindre de mes gestes, présent
dans le présent mêlé à ma vie,
à mon bonheur.
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